Portrait de Science | 3 Questions à Fabien Spicher

Quel est votre parcours ?

« Tous les chemins mènent à Rome » résume bien mon parcours professionnel ! Très tôt, j'ai cultivé de l'intérêt et de la curiosité pour la nature au sens large. Je me suis orienté vers un BTS en gestion forestière durant lequel j'ai effectué plusieurs stages en centres de recherche. Mon attrait pour l'écologie forestière m'a conduit à exercer pendant cinq ans le métier de technicien de recherche à l'INRA et AgroParisTech, puis à rejoindre l'Université de Picardie Jules Verne (UPJV) en tant qu'ingénieur d'études. Cette étape a ainsi marqué mon arrivée au laboratoire Écologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés (EDYSAN) à Amiens. Dans le même temps, grâce aux connaissances acquises pendant mes expériences professionnelles, et par le biais de la validation des acquis (VAE), j'ai validé un niveau d'étude licence puis master... ce qui me mène aujourd'hui à mon « Rome » : le doctorat ! En 2023, j'ai débuté une thèse en formation continue qui regroupe mes deux passions - l'écologie forestière et la botanique - portant sur l'étude des vieilles forêts et des plantes, dont les bryophytes, dans un contexte de changement climatique. S’il s'agit d'un projet exaltant, c'est également un véritable défi : je dois concrétiser le projet scientifique de cette thèse pendant 6 ans avec toutes les difficultés que l’on connait de ce travail, et concilier mon statut d'ingénieur avec ma nouvelle vie de doctorant. Heureusement, je peux compter sur des collègues compréhensifs et bienveillants !

En quoi consiste vos activités d'appui à la recherche ?

En tant qu’ingénieur d’études en écologie et écophysiologie, je m’intéresse à l’étude des écosystèmes anthropisés - transformés par la présence humaine -, plus particulièrement les milieux forestiers. Ainsi, j’organise, conçois et mets en œuvre un ensemble de méthodes et de techniques pour étudier ces écosystèmes et décrire le fonctionnement des plantes en réponse à leur environnement. J’ai un rôle transversal à toute l’unité de recherche, en termes de missions et de disciplines abordées. Je peux donc intervenir à toutes les étapes d’un projet de recherche : d’abord par la définition des questions de recherche, le choix des dispositifs d’étude et la sélection des méthodes appropriées, puis le pilotage des campagnes de recueil de données ou d’inventaires, jusqu’à l’analyse des résultats et leur valorisation. J’ai donc à la fois les pieds dans la boue, mais aussi le nez dans les articles scientifiques ! 

Mon domaine d’intervention est large et se décline dans différentes thématiques, comme la botanique, l’instrumentation, l’écologie historique ou encore l’invasion biologique. L’étendue de mon champ d’action nourrit ma curiosité et me stimule au quotidien. J’ai aussi la chance d’évoluer dans un laboratoire qui collabore à l’international, ce qui m’a permis de participer à des projets de grande ampleur (WOODNET, FORMICA, CoolTree…).

Quelles actions menez-vous en tant que Correspondant à la Culture Scientifique, Technologique et Industrielle (CSTI) de votre unité ?

Je coordonne les activités de vulgarisation et de médiation scientifique opérées par mon unité, et réponds aux éventuelles demandes d’intervention dans diverses structures ou les médias. Mon principal objectif est de faciliter et d’encourager une dynamique, déjà bien enclenchée auprès de mes collègues, de diffusion à un large public des recherches menées au sein d'EDYSAN. Cela se traduit par de nombreuses actions, comme des animations pendant la Fête de la Science, des sorties nature ou des conférences grand public. Nous avons aussi la chance de collaborer avec des organisations comme Ombelliscience, la Délégation Régionale Hauts-de-France du CNRS et la cellule Savoirs de l'Université de Picardie Jules Verne, qui nous soutiennent dans nos actions de médiation. Je m'engage particulièrement auprès des milieux scolaires, et j'ai eu l'occasion de participer aux Olympiades Nationales de Biologie, au dispositif Apprentis Chercheurs, au PEPS « Biodiversité vitale et fragile » ou encore aux ateliers MéliSciences - la récré scientifique du CNRS®. Pendant ces interventions, je ressens une certaine forme de responsabilité d'informer autour des enjeux environnementaux, et montrer ainsi l'importance des recherches en écologie. Et j'aime aussi penser que, peut-être, je fais germer des graines de curiosité chez les plus jeunes !