Séminaire général du CURAPP-ESS avec Laélia Véron

Du 14:00
au
Pôle Universitaire Cathédrale, Salle de TD 124 10 Ven. Lafleur, 80000 Amiens

Pour sa prohaine séance de séminaire général, le Centre Universitaire de Recherches sur l'Action Publique et le Politique Épistémologie & Sciences Sociales (CURAPP-ESS1 ) aura lieu le vendredi 24 janvier 2025, à l'Université de Picardie Jules Verne, Pôle Cathédrale, salle TD 124 de 14h à 17h. L'invitée de cette séance est Laélia Véron (maitresse de conférences en stylistique et langue française à l’université d’Orléans), pour la présentation de l'ouvrage : 
Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuges de classe, Éditions la découverte.

Le séminaire sera discuté par Isabelle Charpentier, Professeure de sociologie à l'UPJV, membre du CURAPP-ESS et Céline Hervet, Maîtresse de conférences en Philosophie à l’UPJV, membre du CURAPP-ESS.

  • 1CURAPP-ESS - UPJV/CNRS
Les récits de transfuges de classe – c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante – se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique. Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer. En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?
Les récits de transfuges de classe – c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante – se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ?

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Nicolas Deffontaines