Portrait de Science | 3 Questions à Delphine Taillieu

Quel est votre parcours ?

Grande amatrice de sciences depuis que je suis jeune, avec un attrait particulier pour la physiologie, j’ai obtenu une licence puis une maitrise en biologie cellulaire et moléculaire. J’ai terminé mon cursus universitaire par un master « Conception du médicament » durant lequel j’ai effectué un stage de fin d’études au Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert de Lille. Après une courte expérience en start-up, je suis devenue responsable du secteur EOPS de la plateforme de ressources expérimentales lilloise en 2009, et j’ai été titularisée comme ingénieure d’études à l’INSERM l’année suivante à seulement 25 ans. Mon rôle consistait à assurer le meilleur traitement possible des animaux et accompagner les 150 utilisateurs de la plateforme pour une parfaite conduite de leurs projets de recherche, en contrôlant les conditions d’application des règles d’hygiène et de sécurité. Compte tenu de la législation très contraignante de l’animalerie de recherche, et son statut sanitaire particulier, j’ai aussi participé à la mise en place de nouvelles réglementations relatives à l’utilisation d’animaux vivants à des fins scientifiques. Après 10 ans d’exercice et la conduite d’importants projets (ouverture d’une zone A2 et d’une seconde animalerie pour la gestion de 10 000 cages, déploiement d’un logiciel de gestion...), j’ai éprouvé le désir de me challenger dans un nouveau domaine tout en mettant à disposition mes compétences. J’ai ainsi eu l’opportunité de rejoindre, à sa création, l’unité Hétérogénéité, Plasticité et Résistance aux Thérapies des Cancers (CANTHER)1 en tant que chargée de prévention, et j’officie maintenant au sein de l’Institut ONCOLille.

Quelle a été votre implication dans l'aménagement du centre de recherche ONCOLille ?

J’ai été sollicitée pour superviser l’aménagement de l’Institut de recherches interdisciplinaires en cancérologie de Lille (ONCOLille)2 , et de manière intrinsèque, le transfert de 12 équipes et de leurs équipements depuis 3 sites différents – CHU de Lille, Faculté des Sciences et Technologies à Villeneuve d’Ascq, Institut Pasteur de Lille - vers la nouvelle infrastructure située sur le campus du CHU. Je me suis transformée en véritable cheffe d’orchestre : il fallait assurer le respect du calendrier malgré la période estivale, faire le lien régulier entre maître d’ouvrage et maître d’oeuvre ou encore communiquer avec les « référents déménagement »... L’aménagement fût aussi l’occasion de moments plus insolites, comme se retrouver autour d’une table avec sa Directrice d’unité - également future Directrice de l’Institut - pour discuter couleur et design des meubles ! De même, je tenais particulièrement à profiter de la salle de sport collective pour instaurer de nouvelles pratiques de bien-être au travail : je suis ainsi à l’initiative de cours de yoga réservé au personnel du bâtiment, et nous en sommes déjà à notre deuxième saison !

Ce grand projet d’aménagement a demandé beaucoup de pugnacité, de rigueur, et de l’engagement personnel, mais je suis très fière des résultats obtenus. Même si l’emménagement s’est terminé en septembre 2022, l’infrastructure continue à évoluer, et je m’assure quotidiennement du perfectionnement de petits détails afin d’optimiser la collaboration scientifique au sein du centre de recherche.

Quelles missions assurez-vous en tant que chargée de prévention ?

En ma qualité de chargée de prévention, je mets en oeuvre et applique une politique de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Je m’attache à informer, sensibiliser et former à la santé et à la sécurité au travail l’ensemble du personnel de recherche de l’Institut ONCOLille. Je ne suis jamais seule puisque je suis accompagnée par une équipe riche en compétences de gestion de risques (assistant.e.s de prévention, conseiller.e.s en radioprotection, référent.e.s de confinements...) et je suis largement épaulée par mes établissements de tutelle, comme par exemple le Service Patrimoine, Prévention et Sécurité de la Délégation CNRS Hauts-de-France. Je suis par ailleurs l’une des rares personnes à occuper un rôle transversal à toutes les unités de l’Institut, et ce dans le but d’accroitre l’homogénéisation et la mutualisation des procédures et réglementations ; ceci n’est pas toujours aisé au vu des techniques de recherche radicalement différentes développées à ONCOLille !

J’apprécie particulièrement ce poste pour sa transversalité : le champ des possibles est très vaste, très varié, et me permet d’être perpétuellement en contact avec des profils différents. J’ai également la sensation d’agir dans l’intérêt collectif : à la fois pour faciliter l’activité professionnelle du personnel de recherche, mais aussi plus largement, pour accompagner la Recherche et assurer une mission de service public.

• 1CANTHER - UMR9020 (Inserm/ULille/CNRS)
• 2ONCOLille regroupe des équipes de recherche issues de 7 unités : CANTHER, Oncothai, LIMMS, PhyCel, SCALab, LEM et LPP