Portrait de Science | 3 Questions à Cécilia Daquin

Quel est votre parcours ?

Dès l’enfance, j’ai toujours souhaité devenir enseignante ! Dans cette optique, et d’abord attirée par les mathématiques, j’ai débuté une licence de mathématiques et informatique à l’Université d’Artois. Puis, éprouvant peu à peu une préférence pour l’informatique, j’ai poursuivi un master dans ce domaine, durant lequel j’ai découvert le monde de la recherche scientifique. Avec la volonté de devenir enseignante-chercheuse, j’ai débuté une thèse au LG2IA1  à Béthune où j’avais déjà exercé en qualité d’ingénieure d’études. Durant ce doctorat, je me suis intéressée à la planification collaborative des chaînes logistiques en symbiose industrielle, dans un cadre d’économie circulaire : l’enjeu était de proposer aux acteurs impliqués des scénarios qui assurent la stabilité et la pérennité de la symbiose. J’ai été l’une des premières à publier des travaux sur ce sujet ! Après avoir soutenu ma thèse, j’ai été nommée maîtresse de conférences à l’Université Polytechnique Hauts-de-France et j’ai rejoint le LAMIH et le département d’enseignement QLIO en 2022. Mon métier me permet aujourd’hui d’allier mes passions pour l’enseignement et la recherche, aspirant à apporter des contributions significatives à la science, mais aussi à donner aux étudiants les clés pour envisager l’avenir avec confiance.

Quel est votre principal sujet de recherche ?

Mon sujet de prédilection concerne la logistique durable dans un contexte d’économie circulaire. Ce modèle économique consiste à partager et réutiliser la matière, les composants et les produits de manière durable, tout au long de leur cycle de vie. Le but est de réduire au maximum les déchets et la consommation de matières premières. Parmi les piliers de l’économie circulaire, je m’intéresse plus particulièrement à l’écologie industrielle et territoriale, qui vise à faire collaborer des entreprises sur un même territoire pour réduire leur empreinte environnementale. Cette collaboration se fait à travers des symbioses industrielles, qui permettent notamment de valoriser les déchets des entreprises : les déchets d’un processus de production d’une entreprise servent comme matière première dans le processus de production d’une autre entreprise. Ma recherche vise alors à proposer des scénarios et des outils d’aide à la décision pour optimiser la planification de la production des chaînes logistiques qui collaborent dans une symbiose industrielle. L’objectif est donc de proposer des solutions qui sont des compromis entre les aspects économiques, environnementaux et sociaux, mais également qui assurent une collaboration pérenne.

Quelles actions menez-vous en faveur de la transition environnementale dans votre quotidien ?

Je suis référente « Développement Durable » pour le LAMIH et la formation QLIO, mais aussi chargée de missions « Développement Durable pour une recherche durable » pour l’UPHF et chargée de missions « Transition Écologique pour un Développement Soutenable (TEDS) » pour l’IUT de Valenciennes. Côté enseignement, le Ministère de l’Enseignement Supérieur a demandé en 2022 à ce que tous les étudiants diplômés bac +3 possèdent un socle commun de connaissances et de compétences sur la transition environnementale. Dans ce contexte, je pilote un groupe de travail pour QLIO au niveau national afin d’intégrer la TEDS dans notre programme, et accompagne tous les départements de formation de l’IUT de Valenciennes dans ce même objectif. Côté recherche, je participe au développement d’un outil de référencement de l’ensemble des projets et publications de recherche en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’UPHF. De même, je pilote le projet CNRS « LAMIH Bas-Carbone » qui a pour ambition de réaliser le bilan carbone du LAMIH et d’inclure les membres du laboratoire dans l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’actions qui découlera du bilan. Pour cela, le projet propose entre autres des actions de sensibilisation, une « Conférence Bas-Carbone » pour restituer les résultats, et des ateliers d’intelligence collective pour l’émergence d’un plan de transition. 

D’un point de vue plus personnel, je suis bénévole de l’association béthunoise « Répar’tin vélo » ainsi que co-créatrice et bénévole de « Artois Bas-Carbone » qui a pour but d’accompagner les acteurs économiques locaux et les habitants du territoire dans leur transition environnementale.

• 1Laboratoire de Génie Informatique et d’Automatique de l’Artois - LG2IA - UR 7378 - Univ Artois