Mieux comprendre la redistribution du vivant en réponse aux changements climatiques

Résultats scientifiques Ecologie évolutive, environnement et biodiversité

Avec le recul de la cryosphère (glace, neige, pergélisol) vers les pôles et les sommets, suite à l’augmentation globale des températures, on s’attend à ce que le vivant lui emboîte le pas. Cependant, un groupe de recherche dont des scientifiques de l'Unité Écologie et Dynamiques des Systèmes Anthroprisés ( EDYSAN1 ) vient de publier, dans la revue Nature Reviews Earth & Environment, une synthèse qui montre que seulement 59 % des migrations d’espèces documentées sont conformes aux directions attendues par l’augmentation des températures, contre 35 % de migrations dans des directions opposées. Ce même groupe de recherche publie également, dans la revue Global Change Biology, une feuille de route qui vise à s’appuyer sur les caractéristiques fonctionnelles des espèces pour mieux comprendre ces variations.

  • 1EDYSAN - UPJV/CNRS

Les Infos Essentielles

  • Les changements du climat poussent de nombreuses espèces à migrer, sur terre et dans les océans, ce qui implique de nouveaux défis pour nos sociétés, dont une redistribution des ressources.
  • Bien que 59 % des migrations documentées suivent les directions attendues par l’augmentation globale des températures, 35 % le sont dans des directions opposées.
  • L’utilisation des traits fonctionnelles des espèces, comme la longévité et les capacités de dispersion, peut nous aider à mieux comprendre et prédire cette redistribution.

Avec le réchauffement global des températures, les espèces végétales, animales et fongiques ont tendance à migrer vers les pôles en latitude, que ce soit sur terre ou dans les océans, et vers les sommets des montagnes en altitude. Cependant, cette redistribution du vivant dans des directions préférentielles de l’espace géographique ne fait pas consensus auprès de la communauté scientifique et de nombreuses études ont également montrées que certaines espèces migrent dans des directions opposées à celles des isothermes, ces lignes invisibles qui relient chaque point de l’espace qui présente la même valeur de température, suggérant que d’autres paramètres que la température sont en cause.

Figure 1 : Vue sur le massif de l’Aigoual ©Jonathan Lenoir

Un groupe de recherche international, financé par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) à travers son Centre de synthèse et d’analyse sur la biodiversité (Cesab) et impliquant plusieurs chercheurs français, a publié une synthèse bibliographique qui fait le point sur le sujet. Leurs travaux, publiés dans la revue Nature Reviews Earth & Environement, ont montré que seulement 59% des migrations documentées sur terre et dans les océans suivent les directions de migration des isothermes, contre 35% des migrations qui sont orientés dans des directions opposées. En parallèle, le même groupe de recherche a publié dans la revue Global Change Biology, une feuille de route visant à une meilleure prise en compte des caractéristiques fonctionnelles, aussi appelés traits d’histoire de vie, des espèces dans les études cherchant à comprendre la redistribution du vivant face au changement climatique.

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Jonathan Lenoir
Écologue